Réseau canadien de la forêt urbaine: Mise à jour de l’atelier du Québec

Tree Canada

Par Christian Messier – Représentant du Québec

Grands projets de plantations d’arbres dans les villes du Québec

Dans le contexte actuel d’urgence climatique, il est de plus en plus reconnu que les arbres, et plus généralement les forêts urbaines, ont un grand rôle à jouer[1], et particulièrement en ce qui a trait à notre bien-être et notre santé. En effet, les arbres urbains nous fournissent naturellement de nombreux services tels que l’amélioration de la qualité de l’air, la régulation des températures, l’atténuation du bruit ou encore le stockage du carbone et leur présence est donc étroitement liée à notre santé physique et mentale. Conscientes de ces enjeux de santé publique, les villes et les municipalités du Québec consacrent désormais une importance particulière à la santé de leur forêt urbaine et les initiatives et programmes visant à planter des arbres fleurissent donc depuis quelques années. Et dans cette lutte au réchauffement climatique, les villes et municipalités comptent désormais sur un nouvel allié … les citoyens et les · citoyennes!

Pour cela, des organisations non gouvernementales ou des entreprises privées sans but lucratif, agissent de concert avec les organismes publics afin d’offrir aux citoyens et aux entreprises l’opportunité de s’impliquer financièrement (via des dons et du mécénat) ou bénévolement (en participant activement à la plantation) dans le verdissement de leur environnement. Par exemple, la société de verdissement du Montréal métropolitain (SOVERDI) a participé activement à l’augmentation de l’indice de canopée de la ville de Montréal de 2,8 % entre 2011 et 2017[2], en coordonnant la plantation sur les terrain privés et institutionnels dans le cadre du plan d’action canopée de la ville de Montréal. Ce plan ambitieux vise à faire passer de 20 % à 25 % l’indice de canopée de la ville en ajoutant 2333 ha de couverture forestière à son territoire. Arbres Canada y participe également activement grâce à son Projet Canopée urbaine de Montréal. L’objectif de ce projet est de planter 50 000 arbres en cinq ans sur des terrains privés à Montréal, ce qui contribuera aussi à la réalisation de l’objectif de la ville.

Autre projet remarquable, l’action conjointe de la Fondation Cowboys Fringants, de la Fondation David Suzuki, de la Compagnie Larivée Cabot Champagne et du Jour de la Terre, a permis de financer la plantation de 375 000 arbres dont 226 583 sont déjà en terre dans la grande région de Montréal. Ces plantations entrent dans le cadre du projet de la trame verte et bleue, portée par la communauté métropolitaine de Montréal, qui vise à créer un vaste réseau de parcs et milieux naturels reliés entre eux afin de préserver 17 % du territoire et de faciliter le déplacement des organismes à travers le paysage. Mais la capitale nationale n’est pas en reste puisque le projet « Demain la forêt », fruit d’une collaboration fructueuse entre la ville de Québec, la Fondation Cowboys Fringants et le Jour de la Terre, a un projet ambitieux de plantation d’arbres dans le but d’augmenter la résilience et la santé des forêts de la région de Québec.

Par ailleurs, puisque les arbres sont de vrais puits de carbone, de plus en plus de programmes offrent aussi aux québécois·e·s de compenser leurs émissions de CO2 (vols en avion, déplacements en automobile, consommation en électricité, achats de biens, etc.) par la plantation d’arbres, sous la forme par exemple de crédit carbone. Ainsi, ces programmes proposent de convertir la quantité de GES émises lors d’activités en nombre d’arbres à planter afin de séquestrer cette même quantité de GES et de cette façon compenser pour les émissions produites. Au Québec, plusieurs programmes de compensation carbone existent déjà tels que par exemple Arbre Évolution, Carbone Boréal/UQAC, Compensation CO2 Québec, Ecotierra ou NatureLab.world. De plus, l’institut Pembina et la Fondation David Suzuki ont produit un guide sur l’achat de compensation de carbone[3].

Enfin, il est aussi intéressant de constater que ces initiatives de reboisement tentent désormais de mettre de l’avant une approche scientifique dans la planification de leur plantation. Ainsi, dans le but d’éviter de reproduire les erreurs du passé où les plantations étaient sélectionnées en fonction de l’esthétisme, du budget ou de la disponibilité, les programmes actuels doivent désormais miser sur la résilience de leurs futures plantations, autrement dit sur la diversité des espèces et des caractéristiques biologiques (ou traits fonctionnels) choisies[4]. Plus les forêts urbaines seront diversifiées, plus elles seront capables de résister ou de s’adapter aux conditions de demain et donc de mieux nous aider dans la lutte aux changements climatiques.

Références

1Bastin et al. 2019. The global tree restoration potential. Science, 365 (6448) 76-79

2 http://cmm.qc.ca/fr/donnees-et-territoire/observatoire-grand-montreal/outils-statistiques-interactifs/grand-montreal-en-statistiques/?t=3&st=135&i=1638&p=2017&e=3

3Purchasing carbon offsets – A guide for Canadian consumers, businesses and organizations. Récupéré le 26 août 2009 de https://www.pembina.org/reports/offset-purchase-guide-v3.pdf

4 Paquette, A. 2016. Repenser le reboisement. Guide stratégique pour augmenter le couvert de la canopée et la résilience de la forêt urbaine de Montréal. Jour de la Terre. https://www.jourdelaterre.org/qc/tous-les-jours/programmes/repenser-le-reboisement/

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