Aujourd’hui, partout dans le monde, on célèbre la Journée internationale des forêts qui met en relief l’importance de toutes les variétés de forêts et sensibilise l’opinion à cette question.
Cette année, le thème est « Les forêts et une production et une consommation durables ». Il nous appelle à réfléchir de façon critique à nos habitudes et à notre consommation. Qu’il s’agisse de boire un verre d’eau, de lire un roman ou d’acheter du mobilier, nos habitudes au quotidien sont liées d’une manière ou d’une autre aux forêts.
Les forêts sont indispensables à la santé et au bien-être des êtres humains et des animaux. C’est pourquoi, depuis 1992, Arbres Canada a planté des millions d’arbres grâce à l’appui de nos commanditaires et partenaires, y compris dans le cadre de notre Programme national de verdissement qui contribue à la restauration des forêts et de l’habitat faunique.
Pour souligner la Journée internationale des forêts, nous mettons à l’honneur cinq forêts à travers le monde qui ont une incidence considérable sur les populations locales et la santé de notre planète.
Forêt pluviale de Great Bear
Située sur les côtes nord et centrale de la Colombie-Britannique, la forêt pluviale de Great Bear est la plus grande forêt pluviale côtière intacte au monde. Elle s’étend de l’extrémité nord de l’île de Vancouver au sud de l’Alaska sur 64 000 km2, soit 6,4 millions d’hectares de territoire. En 2016, une entente historique a été annoncée pour protéger de façon permanente 85 % de la forêt et 70 % de la forêt ancienne de l’exploitation forestière.
Qu’est-ce qui rend cette forêt si unique?
La forêt pluviale de Great Bear abrite une très large variété d’espèces animales, dont le célèbre ours Kermode au pelage crème. Mais ne vous méprenez pas! Malgré son nom qui fait référence au « grand ours », il ne s’agit pas seulement d’une forêt terrestre. On y trouve également certaines forêts d’algues parmi les plus vastes au monde et une très grande diversité de la flore : des épinettes et des cèdres millénaires côtoient des épinettes de Sitka qui atteignent 90 mètres de haut! Leur proximité avec l’océan et les températures fraîches des montagnes créent un environnement sujet à de fortes précipitations, ce qui permet aux arbres d’atteindre ces hauteurs impressionnantes.
Plusieurs Premières Nations vivent dans la forêt pluviale de Great Bear. Neuf d’entre elles se sont associées dans le cadre du projet Coastal First Nations – Great Bear Initiative en 2003. Cette alliance vise à démontrer le leadership des Premières Nations dans la restauration d’une gestion durable des ressources et l’amélioration de la qualité de vie de ces populations sur leurs terres traditionnelles.
Par son immensité et la diversité de la flore et de la faune qu’elle abrite ainsi que par les pratiques essentielles de gestion forestière des Premières Nations côtières, la forêt pluviale de Great Bear est véritablement exceptionnelle.
Forêt-Noire
Recouvrant 6 000 km2 dans le sud-ouest de l’Allemagne, la Forêt-Noire abrite des espèces d’arbres telles que le chêne et le bouleau dans les vallées, ainsi que des sapins, des pins et des épinettes en plus haute altitude.
Qu’est-ce qui rend cette forêt si unique?
La Forêt-Noire, nommée ainsi en raison de ses pins, épinettes et sapins d’un vert sombre et profond, donne l’exemple d’une population profondément liée à son environnement naturel. L’exploitation des ressources naturelles (mines et forêts) fait partie des activités de la région, mais l’agriculture extensive, l’horlogerie et le tourisme de nature sont également essentiels à la culture locale d’un mode de vie durable au contact de la forêt. Les châteaux, les villes et les fermes de la région datent de l’époque médiévale, bien que des gens y aient habité bien avant. Cette région montagneuse est aussi riche en folklore : des histoires de trolls, de fées et d’autres mythes naturels peuplent sa fascinante histoire.
Bien avant que les bains de forêt ne deviennent une activité reconnue, la population allemande affluait dans la Forêt-Noire pour soulager son stress en profitant des spas, des sources minérales et de la tranquillité de la forêt et des petites villes. La Forêt-Noire est un parfait exemple de conciliation harmonieuse entre culture et nature.
Forêt de mangrove des Sundarbans
Les Sundarbans abritent la mangrove la plus vaste de la planète. D’une superficie de 10 100 km2, cet écosystème se situe au nord du golfe du Bengale et de l’ancien delta du Gange, à cheval entre le Bangladesh et l’est de l’Inde. Une mangrove est composée de palétuviers, un type d’arbre ou d’arbuste qui pousse dans les zones intertidales dans les eaux chaudes et légèrement salées (saumâtres), généralement dans des régions côtières humides. Environ la moitié des Sundarbans est considérée comme habitée. On compte 327 regroupements de villages et approximativement 4,5 millions de personnes vivant dans la région.
Qu’est-ce qui rend cette forêt si unique?
Située dans les Sundarbans, cette forêt est classée au patrimoine mondial et reconnue en tant que site Ramsar d’importance internationale. Elle joue un rôle clé dans la protection des régions côtières contre les effets des cyclones dans le golfe du Bengale et contribue à la maturation du sol en ralentissant le débit d’eau, en limitant l’érosion et en facilitant le dépôt des sédiments de l’Himalaya.
Il est important de savoir que les forêts de mangroves sont d’exceptionnels puits de carbone. En comparaison avec les forêts pluviales, on estime qu’elles stockent 5 à 10 fois plus de carbone par acre. Profond et riche en nutriments, le sol qui s’accumule à partir des sédiments de rivière et de matière organique décomposée contribue grandement aux stocks de carbone situés au-dessus et en dessous de la terre. C’est ce qu’on appelle le « carbone bleu ». Les Sundarbans disposent de stocks de carbone bleu parmi les plus importants au monde. Cela fournit également des nutriments et un habitat pour les poissons et les espèces fauniques. Les Sundarbans peuvent ainsi abriter une incroyable diversité de faune et de flore capable de se développer dans des environnements salés.
Forêt andine de Patagonie
La forêt andine de Patagonie, également appelée forêt subantarctique, s’étend au sud du Chili et de l’Argentine en Amérique du Sud. Couvrant une surface d’environ 6,5 millions d’hectares, cette forêt tempérée est l’une des forêts les plus méridionales du monde. On peut la diviser en quatre régions : forêts de feuillus, forêts magellaniques subpolaires, forêts tempérées valdiviennes et forêts d’araucarias.
Qu’est-ce qui rend cette forêt si unique?
La forêt andine de Patagonie remonte à plus de 45 millions d’années. On peut y trouver des traces de l’époque où la région faisait partie du supercontinent Gondwana. C’est l’une des rares forêts tempérées intactes encore existantes. Elle a subi peu de changements apportés par la population humaine. En raison de son histoire archéologique, la forêt andine de Patagonie abrite un grand nombre d’espèces endémiques qu’on trouve uniquement dans cette région spécifique. Parmi les espèces d’arbres endémiques de la forêt andine de Patagonie, on peut citer le lenga, le cyprès de Patagonie et l’araucaria du Chili.
Forêt tropicale du bassin du Congo
La forêt tropicale du bassin du Congo est la deuxième plus grande forêt tropicale au monde. Elle abrite plus de 600 espèces d’arbres, 10 000 espèces de plantes tropicales et plus de 75 millions de personnes, qui vivent dans la région depuis plus de 50 000 ans. D’une superficie de 500 millions d’acres, cette forêt s’étend sur six pays d’Afrique centrale. Cette forêt tropicale tient son nom de son emplacement dans le bassin du Congo, qui se jette dans le fleuve du même nom, le deuxième plus grand au monde par son débit!
Qu’est-ce qui rend cette forêt si unique?
La forêt tropicale du bassin du Congo offre de la nourriture, de l’eau douce et un abri aux êtres humains comme aux animaux de la région. Parmi les 150 groupes ethniques différents du bassin du Congo, le peuple Ba’Aka est le plus connu pour son mode de vie et son bien-être étroitement liés à la forêt.
Cette forêt est plutôt riche en bois, en huile et en minéraux. Selon le Fonds mondial pour la nature, les méthodes actuelles d’extraction ne sont pas durables et menacent l’avenir de cette forêt. Elle abrite un grand nombre d’espèces menacées, dont l’éléphant de forêt d’Afrique et le gorille des plaines de l’Ouest. En tant que puits de carbone, cette forêt est extrêmement précieuse pour la lutte contre les changements climatiques : elle séquestre 600 millions de tonnes métriques de carbone de plus que ce qu’elle émet chaque année.
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