De modestes débuts : le verdissement de l’église anglicane St. Augustine à Edmonton

Arbres Canada

Les bénévoles de la communauté constituent l’épine dorsale de nombreuses et importantes initiatives de verdissement partout au Canada. Leur énergie et leur dévouement transforment littéralement les zones urbaines en espaces naturels où rayonnent la vie et la beauté. Mais parfois, même les rêves les plus fous doivent être adaptés à la réalité du temps et de l’argent.

Le Rewilding Committee, un comité qui se consacre à la remise à l’état naturel et composé de bénévoles dévoués d’Edmonton, en Alberta, a reçu une subvention de 10 000 $ pour le verdissement de l’église anglicane St. Augustine, grâce au programme de Subventions d’arbres communautaires d’Arbres Canada et au commanditaire du projet, FedEx. Le terrain de l’église sert depuis longtemps de lieu de rassemblement communautaire pour des événements tels que des festivals de récolte, des marchés d’hiver et des thés printaniers. Alors que le projet visait à améliorer l’espace en combinant la beauté naturelle et la fonctionnalité communautaire, le plan initial ne s’est pas déroulé exactement comme on l’avait imaginé.

Plan A : ramener la nature

Le plan A était ambitieux! Le comité envisageait remettre à l’état naturel la partie sud du terrain en plantant des arbres, des arbustes, des graminées et des plantes herbacées indigènes typiques d’un biome de forêt-parc à trembles. Il prévoyait de convertir une grande partie du stationnement en gravier en une tremblaie, tout en transformant la partie avant en une prairie sauvage. La diversité des espèces prévues pour le projet comprend le pin tordu, le bouleau, le saule, le pin sylvestre, le mélèze laricin et divers arbustes. Des allées, des bancs et un espace événementiel ont également été inclus dans le projet.

Vue aérienne de l’église anglicane St. Augustine à Edmonton, en Alberta, avant la plantation de l’espace (Google Earth, le 20 août 2024)

Plan d’aménagement paysager pour le verdissement de l’église anglicane St. Augustine à Edmonton | Avec l’aimable autorisation du Comité de remise à l’état naturel

Cependant, le chemin vers la remise à l’état naturel n’a pas été aussi facile que prévu. Le projet s’est heurté à la réticence des membres de la communauté, qui ont exprimé des inquiétudes allant de la perte de places de stationnement à l’impact potentiel sur les événements communautaires bien-aimés.

Christa McMillan, membre du Comité de remise à l’état naturel, explique que le plan initial tenait compte des nombreux autres groupes qui utilisent l’espace, que ce soit pour des marchés, des services religieux en plein air ou simplement comme sentier pédestre. « Nous avons essayé de tenir compte du flot naturel des usagers en ne plaçant pas d’arbres là où les gens se rassemblent. La façon dont le projet a été conçu a tenu compte de la communauté », explique Mme McMillan.

De plus, le coût de l’enlèvement du stationnement en gravier s’est avéré plus élevé que prévu. Après avoir discuté avec Sheila Flint, spécialiste en foresterie d’Arbres Canada, et s’être rendu compte que le montant de la subvention ne suffirait pas à couvrir l’enlèvement du gravier et l’achat d’arbres et d’arbustes, le Comité de remise à l’état naturel a décidé d’explorer une nouvelle marche à suivre.

Plan B : un espace communautaire embelli

Bien que le rêve d’une remise à l’état naturel complète n’ait pu être réalisé en un an, l’esprit du projet s’est poursuivi. Le comité a décidé de se concentrer sur la création de parterres d’arbustes et de buissons indigènes autour des trois grands épicéas.

Mme McMillan et l’équipe de bénévoles ont récupéré du carton dans les centres de recyclage, allant même jusqu’à fouiller dans les poubelles pour rassembler suffisamment de matériaux avant de commencer la plantation. « Nous devions poser du carton comme barrière et creuser des tranchées autour des plates-bandes, tout cela dans le but d’empêcher l’herbe de pousser », explique-t-elle.

Les plates-bandes ont été creusées et plantées sur trois jours en juin et terminées juste à temps pour la fête de jardinage organisée à l’occasion du 90e anniversaire d’une paroissienne bien-aimée du nom de Loretta. Le moment n’aurait pas pu être mieux choisi, et les plates-bandes nouvellement plantées sont devenues l’un des points saillants de la célébration. « Personne ne voulait que Loretta ait un jardin en ruine », explique Mme McMillan.

Trouver une voie à suivre

Bien que la vision plus grandiose d’une forêt de trembles et d’une vaste prairie sauvage n’ait pas encore pu se concrétiser, les améliorations apportées ajoutent déjà de la valeur au terrain en tant qu’espace de rassemblement. Au fur et à mesure que ces arbustes et ces plantes pousseront, ils constitueront un habitat pour la faune et la flore et une beauté dont la communauté pourra profiter.

À l’automne, le Comité de remise à l’état naturel utilisera le reste de la subvention pour planter d’autres arbres et arbustes autour de la propriété. Ce n’est peut-être qu’un modeste début, mais les bénévoles espèrent que leurs rêves deviendront réalité dans les années à venir.

« Ce ne sera peut-être pas comme nous l’avions prévu, mais je suis convaincue qu’on obtiendra les résultats escomptés », affirme Mme McMillan. « Mais en fonction d’un échéancier plus réalisable que ce que nous avions envisagé à l’origine. »

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