De nombreux succès environnementaux ont été attribués à Brian Mulroney : l’Accord entre le Canada et les États-Unis sur la qualité de l’air qui a réduit les pluies acides, la Loi sur la protection de l’environnement et la création de huit parcs nationaux. Mais peu de gens ont connaissance de son héritage en matière de foresterie, dont la création d’Arbres Canada en 1992 (initialement sous le nom de la Fondation nationale communautaire de l’arbre et du programme Mon milieu, mes arbres).
Bien que Mulroney ait été premier ministre pendant les neuf premières années de ma carrière de forestier, j’ai sous-estimé sa contribution au domaine jusqu’à ce que je devienne président d’Arbres Canada et que je rencontre ses partisans et partisanes.
L’une d’entre elles s’appelait Dorothy Dobbie. Députée à Winnipeg, elle est devenue, après sa carrière politique, présidente du conseil d’administration d’Arbres Canada. Comme la plupart des personnes qui ont servi Brian Mulroney, elle estimait l’homme. « Ce n’était pas seulement sa vision ou les personnes dont il s’entourait, raconte-t-elle, mais sa capacité à écouter attentivement différentes opinions avant de prendre une décision. »
Un riche héritage pour la foresterie
L’ère Mulroney a coïncidé avec la « première vague verte » au Canada : on se préoccupait principalement de la qualité de l’air, des déchets et de la perte de couvert forestier, y compris des arbres dans les villes. La population s’inquiétait du recours aux coupes totales et aux herbicides, et le Canada faisait face à des boycottages internationaux de ses produits forestiers considérés comme « non durables ».
Mulroney a créé le ministère de la Foresterie, auquel il a nommé Frank Oberle, ancien propriétaire d’une scierie en Colombie-Britannique. En 1990, le gouvernement Mulroney a lancé le Plan vert du Canada, qui comportait le Réseau canadien des forêts modèles : 14 forêts désignées comme des modèles de durabilité. Oberle a également mis en œuvre la première Stratégie nationale sur la forêt (1987-1992) et l’Accord canadien sur la forêt, que beaucoup considèrent comme le premier consensus entre le secteur privé, les gouvernements, les Premières Nations et les environnementalistes.
Oberle se souvient des mots de Mulroney : « Frank, tu peux compter sur moi pour te soutenir dans toutes tes initiatives ». Et Oberle le confirme, il a tenu sa promesse.
La création d’Arbres Canada
Arbres Canada s’est développé selon la vision d’Oberle. L’organisation apportait de l’aide à des projets de plantation d’arbres et accomplissait un mandat de sensibilisation à l’importance des arbres dans la lutte contre les changements climatiques. En 1993, Arbres Canada a organisé la première Conférence canadienne sur la forêt urbaine, lors de laquelle Oberle était un conférencier d’honneur aux côtés d’Erik Jorgensen, le grand-père de la foresterie urbaine. « L’organisation Arbres Canada n’a pas seulement accompli ce qu’on attendait d’elle, elle a largement dépassé tout ce qu’on aurait pu imaginer dans le cadre d’un programme avec un horizon temporel limité », a déclaré Oberle à l’occasion du 20e anniversaire d’Arbres Canada en 2012.
Le premier président d’Arbres Canada, Chuck Geale, se souvient de Mulroney comme quelqu’un qui « a remis la foresterie sur le devant de la scène » et garde un très bon souvenir de son discours lors du lancement d’Arbres Canada. « Avant l’événement, le premier ministre me racontait que lorsqu’il était étudiant, il avait conduit un camion forestier à Baie-Comeau, au Québec, explique Chuck Geale. Pour le remercier de sa présence au lancement d’Arbres Canada, on lui a offert une peinture de camion forestier. Il était très touché. »
Aujourd’hui, Arbres Canada est un symbole de la vision de Mulroney.
Avec plus d’une vingtaine de membres du personnel, des spécialistes en foresterie partout au pays et un conseil d’administration divers, l’organisation est parvenue à mettre en œuvre des programmes de plantation aux quatre coins du pays, à s’imposer comme un porte-parole national pour la foresterie urbaine et à planter des millions d’arbres chaque année en collaborant avec tous les paliers de gouvernement, le secteur de la foresterie urbaine, des partenaires commerciaux et des groupes communautaires.
Merci, M. Mulroney, pour ce formidable héritage!
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