Le rôle de la nature dans la célébration des fêtes et de la nouvelle année partout dans le monde
La saison des fêtes invite à se réunir, à réfléchir et à honorer les traditions. La nature est au cœur d’un grand nombre de célébrations. Le sapin par exemple, qu’il soit naturel ou artificiel (lire nos précédents billets pour en savoir plus sur ce débat), demeure un symbole phare de cette période, mais le rôle de la nature dans les traditions des fêtes va bien au-delà des décorations. Les arbres et les plantes font partie intégrante de célébrations partout dans le monde et dans différents calendriers. Ils jouent un rôle vital pour établir un lien avec la nature, mais aussi entre nous et les autres.
Noël au Brésil
Au Brésil, Noël mêle les traditions européennes à quelques touches culturelles locales. Comme il s’agit du pays comptant le plus de catholiques au monde, ses célébrations de Noël illustrent de profondes racines religieuses introduites durant la colonisation portugaise au 16e siècle, remplaçant de force les traditions autochtones. Les gens décorent des pins naturels ou artificiels, et le Père Noël, qui porte des vêtements d’hiver, est une figure familière, malgré le climat tropical du Brésil. C’est un grand pays, et il existe des variantes régionales, mais de nombreuses traditions européennes sont encore très présentes.
L’une des traditions les plus marquantes est le « sapin de Rio », une immense structure d’arbre de Noël érigée pour la première fois en 1996 dans le lagon Rodrigo de Freitas de Rio de Janeiro. En 2013, il a atteint sa plus grande hauteur : 85 mètres, l’équivalent d’un immeuble de 28 étages. En 2007, l’inauguration de l’arbre a eu lieu en direct à la télévision pour la première fois afin de marquer le début de la saison des fêtes dans la ville.
La mandarine : symbole de chance pour le Nouvel An lunaire
Les mandarines sont un symbole important du Nouvel An lunaire, souvent associées à la prospérité et à la chance. Leur écorce vive et brillante, grâce à leurs glandes oléifères, leur donne une apparence dorée aussi saisissante que prometteuse.
Selon la tradition, les générations les plus anciennes offrent des mandarines aux enfants et les familles s’en échangent pendant les visites des fêtes, ce qui symbolise le partage de bénédictions et de chance. Ces mandarines sont comestibles et leurs écorces séchées sont utilisées dans la médecine traditionnelle chinoise pour la digestion, mais de nombreuses variétés que l’on voit durant cette période sont cultivées à des fins décoratives pour souligner leur aspect visuel et symbolique.
La célébration orthodoxe de Noël et de l’Épiphanie
Pour bon nombre de chrétiens orthodoxes, la saison des fêtes est une longue succession de célébrations qui s’étendent du 25 décembre au 6 janvier. Le 25 décembre est joyeusement célébré, souvent autour d’arbres de Noël, mais le principal événement spirituel est l’Épiphanie, qui marque le baptême du Christ. Le 6 janvier, les familles orthodoxes assistent à l’office à l’église, où des branches de sapin sont disposées autour des bancs. Ces branches, symboles de la vie éternelle et du renouveau, créent un lien empli de respect avec le rôle de la nature dans la foi et la tradition.
Dans l’église orthodoxe arménienne, Noël est célébré le 6 janvier, qui est un jour férié. Les familles se réunissent pour des soupers festifs dans leurs maisons décorées avec des scènes de la nativité et des arbres de Noël. En attendant le 6 janvier, les Arméniens débutent leurs célébrations tôt : les festivités du Nouvel An marquent l’entrée dans l’esprit des fêtes. Début décembre, la capitale d’Erevan se transforme en paradis hivernal : marchés de Noël chaleureux, décorations éblouissantes et cafés pleins à craquer. Cette atmosphère festive génère un enthousiasme qui trouve son point culminant dans la célébration religieuse du jour de Noël.
Le symbolisme des arbres et des plantes en Inde pendant l’Ugadi
En Inde, les arbres et les plantes occupent une place centrale dans les traditions culturelles et spirituelles, chaque espèce portant une symbolique unique. L’Ugadi, le Nouvel An lunaire hindou, qui sera célébré le 30 mars prochain, marque le début de la nouvelle année et l’arrivée du printemps dans plusieurs États du sud de l’Inde. L’arbre de neem joue un rôle particulier dans ce festival. Ses fleurs amères sont un ingrédient essentiel de l’Ugadi Pachadi, un plat réunissant six saveurs qui symbolisent les différentes émotions et expériences de la vie.
Les feuilles de bananier sont un autre exemple du rôle primordial de la nature : elles sont utilisées dans les offrandes religieuses et comme assiettes biodégradables pour les repas festifs. De la même façon, les feuilles de manguier sont suspendues aux portes des maisons et des temples durant des rituels visant à attirer la prospérité et la chance.
Les arbres sacrés, souvent anciens ou situés dans des endroits ayant une signification spirituelle, sont vénérés dans la culture indienne. Les fidèles attachent des ficelles et des rubans de couleur ainsi que d’autres offrandes autour de leurs troncs en guise de prière ou en signe de gratitude afin de renforcer le lien entre les gens et la nature.
Les arbres et le renouveau dans le Nouvel An et les traditions perses
Célébré à l’équinoxe de printemps en mars, Norwuz, le Nouvel An perse, marque l’arrivée du printemps et symbolise le renouveau et la croissance. Dans le cadre des festivités, planter des arbres ou s’occuper des jardins est une tradition courante qui représente l’espoir de prospérité pour l’année à venir. Sur la table traditionnelle de Haft-Sîn, Sabzeh, des germes de blé ou d’orge symbolisent le renouveau de la nature et le rôle vital de la végétation dans la vie perse.
Sarv, le cyprès, est une icône culturelle en Iran. Il incarne l’immortalité, la liberté et la résilience. Le cyprès d’Abarkuh (Sarv-e Abarkuh), qu’on trouve dans la ville d’Abarkuh dans la province de Yazd, dans le centre de l’Iran, est l’un des plus anciens organismes vivants au monde : il remonte à près de 4 500 ans. Son image est profondément enracinée dans l’art perse. On le retrouve sur des peintures miniatures, des tapis et d’autres représentations traditionnelles. On voit également souvent des cyprès dans les cimetières. Ils symbolisent la nature résiliente de la vie et la continuité de l’âme.
Nous tenons à remercier chaleureusement l’ensemble des membres de notre personnel et des personnes qui ont contribué à la rédaction de ce billet de blogue en nous transmettant de précieux renseignements. Vos contributions illustrent parfaitement l’esprit de collaboration, de diversité et de célébration.
Retour à tous les articles