Célébrer le Mois national de l’histoire autochtone : Adopter une approche à deux yeux dans la lutte contre les changements climatiques

Tree Canada

Le mois de juin marque le Mois national de l’histoire autochtone au Canada, une période dédiée à la célébration des cultures, des contributions et de la résilience des peuples autochtones. C’est aussi l’occasion de reconnaître le rôle essentiel que jouent les communautés autochtones — Premières Nations, Inuits et Métis — dans la réponse aux défis posés par les changements climatiques. Depuis longtemps, les peuples autochtones sont à l’avant-garde de la protection de l’environnement, mettant à profit leur lien profond avec la terre et leur savoir traditionnel pour affronter les impacts climatiques qui les touchent de manière disproportionnée.

Une approche à deux yeux : Intégrer les savoirs autochtones

L’un des principes clés dans la lutte contre les changements climatiques et dans la gestion environnementale est celui de la vision à deux yeux, un concept introduit par l’Aîné mi’kmaq Albert Marshall (1). Cette approche consiste à combiner les savoirs autochtones et les méthodes scientifiques occidentales, en reconnaissant la valeur de chacun. Les systèmes de connaissances autochtones reposent sur des principes de respect, de réciprocité et de responsabilité envers la terre, et offrent des perspectives cruciales sur les changements environnementaux, tels que les variations saisonnières, les migrations et la santé des écosystèmes.

Le savoir autochtone propose une compréhension holistique de l’environnement, qui dépasse souvent le cadre de l’observation scientifique occidentale. Les communautés autochtones identifient depuis longtemps des changements écologiques passés inaperçus par la science occidentale, bien que leurs pratiques contribuent à préserver la biodiversité et à renforcer la résilience climatique.

Renforcer la foresterie urbaine et la résilience climatique

Parmi les stratégies essentielles pour faire face aux changements climatiques figure le renforcement des initiatives de foresterie urbaine, l’adaptation aux changements climatiques et l’intégration des savoirs autochtones dans les prises de décision environnementales. Le rapport Pour notre avenir : La résilience autochtone (2) montre comment les peuples autochtones répondent aux changements climatiques depuis des générations, grâce à des systèmes de connaissances étroitement liés à leurs pratiques culturelles et à leur relation à la terre.

Par exemple, la Nation mi’kmaq, telle que décrite par Albert Marshall (1), met en l’avant le concept de la vision à deux yeux, encourageant une approche intégrée où savoirs autochtones et science occidentale se complètent pour favoriser une gestion environnementale plus globale. Concrètement, cette approche a été mise en œuvre dans des projets de foresterie urbaine, où les savoirs autochtones orientent le choix d’espèces d’arbres indigènes plus résilientes aux conditions climatiques changeantes, soutiennent la biodiversité et renforcent les liens communautaires avec la nature. Ces projets contribuent non seulement à améliorer la canopée urbaine, mais servent aussi de salles de classe vivantes, favorisant la sensibilisation culturelle et la durabilité environnementale.

Un avenir collaboratif : Entrelacer les savoirs autochtones et occidentaux

La collaboration entre les savoirs autochtones et la science occidentale offre de nombreux avantages pour faire face à la crise climatique. L’approche de la vision à deux yeux permet de développer des stratégies environnementales plus complètes, dans lesquelles les deux systèmes de connaissances s’enrichissent mutuellement. Le savoir autochtone, souvent transmis de génération en génération, fournit une compréhension ancrée dans le territoire, qui s’étend sur des siècles, tandis que la science occidentale offre des outils d’analyse et de prévision des tendances environnementales. L’intégration de ces deux approches favorise une recherche et une gestion environnementales inclusives, apportant des solutions holistiques à des enjeux complexes. La vision à deux yeux respecte l’intégrité de chaque système de connaissance, sans que l’un ne domine l’autre.

Construire un avenir durable et équitable

À l’occasion du Mois national de l’histoire autochtone, il est essentiel de reconnaître l’importance de partenariats fondés sur l’équité et le respect avec les peuples autochtones. En valorisant et en intégrant les savoirs autochtones, nous nous rapprochons d’un avenir durable et inclusif. Cette approche collaborative permet d’élaborer des solutions à la fois éclairées par la science et enracinées dans les valeurs fondamentales de respect et de réciprocité que les peuples autochtones perpétuent depuis des générations.

Ensemble, nous pouvons bâtir un Canada plus résilient, où coexistent et collaborent des systèmes de connaissances diversifiés pour protéger l’environnement au bénéfice des générations futures.

 

(1) https://mikmawarchives.ca/authors/albert-marshall

(2) FOR OUR FUTURE Indigenous Resilience Report Reed, G., Fox, S., Littlechild, D., McGregor, D., Lewis, D., Popp, J., Wray, K., Kassi, N., Ruben, R., Morales, S. and Lonsdale, S

 

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