Réseau canadien de la forêt urbaine – Nouvelles de la région Atlantique
La région Atlantique dispose désormais d’un comité directeur/de planification : le « Atlantic Urban Forest Collective ». Il est composé des membres suivants :
- Crispin Wood – Municipalité régionale d’Halifax (Nouvelle-Écosse)
- Andrew Williams – Truro (Nouvelle-Écosse)
- Chelsea Baird – Amherst (Nouvelle-Écosse)
- Keanen Jewett et Mike Glynn – Fredericton (Nouveau-Brunswick)
- Heather Fraser – Ville de Moncton (Nouveau-Brunswick)
- Chris Gaudet – Saint John (N.-B.)
- Jessika Corkum – Gorrill – Charlottetown (Î.-P.-É.)
- James Steenberg – Ressources naturelles Canada
- Jim Landry – Landscape NB and PEI
L’été a été très chargé pour toutes les municipalités, car le temps chaud et humide a donné lieu à l’une des saisons de croissance les plus productives de ces dernières années.
Plantation et gestion des arbres
En raison de la COVID-19, on a planté un nombre d’arbres bien moins important dans le cadre des programmes de Saint John (N.-B.), mais l’objectif est de relancer les plantations cet automne (en fonction des budgets et du temps). À Charlottetown (Î.-P.-É.), on a planté 118 arbres, ainsi que 554 arbres et arbustes indigènes dans les parcs et les espaces naturels grâce à des bénévoles qui ont participé à des activités locales. À Halifax (N.-É.), on continue de dégager les arbres qui ont été abattus par l’ouragan Dorian. En 2021, plus de 3 100 arbres seront plantés dans les emprises de chemin de fer, soit une augmentation importante par rapport aux années précédentes. L’hiver prochain, un nouvel appel d’offres pour l’élagage cyclique des arbres sera lancé, l’objectif étant d’avoir un cycle de sept ans. À Fredericton (N.-B.), on a planté 440 arbres et installé des sacs d’irrigation (gator) à leur base ainsi qu’au pied des arbres plantés l’année dernière. Environ 900 arbres ont bénéficié d’un programme d’arrosage régulier. La Ville a installé trois fosses d’arbre Permavoid au centre-ville. Des chantiers de construction à proximité l’ont également contrainte à déplacer des arbres à l’aide d’une pelle hydraulique. Enfin, la Ville poursuit ses plantations d’arbres (on compte actuellement 400 semis de chêne et 200 d’érable).
Gestion des maladies et des ravageurs
1. Agrile du frêne (AF).
Charlottetown (Î.-P.-É.) : la surveillance se poursuit, mais il n’y a aucun signe de présence de l’AF jusqu’à présent. Les gouvernements fédéral et provincial ainsi que le Conseil sur les espèces envahissantes de l’Île-du-Prince-Édouard ont uni leurs efforts dans le cadre d’un nouveau projet de lutte contre la propagation de l’AF sur l’Île-du-Prince-Édouard. On a ainsi installé de grands bacs à bois à deux points d’entrée de l’Île-du-Prince-Édouard : on compte sur la collaboration des touristes pour se débarrasser du bois de chauffage provenant d’autres provinces, en échange d’un bon pour obtenir du bois confirmé comme non contaminé par l’AF.
À Saint John (N.-B.) et Truro (N.-É.), on n’a relevé aucun signe de la présence de l’AF non plus. Les feuilles des frênes locaux sont toutefois touchées par la rouille, ce qui pousse certains résidents à penser que leurs arbres sont contaminés par l’AF.
À Fredericton (N.-B.), on a détecté la présence de l’AF au mois de février et 60 pièges ont alors été installés à travers la ville, tandis que 420 frênes ont reçu un traitement au TreeAzin. Le Service canadien des forêts (SCF) mène des initiatives de recherche sur la lutte biologique dans les Maritimes (à Seigas et à Fredericton, au Nouveau-Brunswick et à Bedford, en Nouvelle-Écosse) en utilisant trois espèces de guêpes parasitoïdes. Pour en savoir plus, consultez l’article « Dissémination de guêpes parasitoïdes comme agents de lutte biologique contre l’agrile du frêne au Canada » du bulletin 82 de la publication Nouvelles Express du Service canadien des forêts – Ressources naturelles Canada. Le SCF dirige également des recherches sur l’efficacité de champignons naturels (Beauveria bassiana) pour contrôler les populations d’AF.
2. Puceron lanigère de la pruche (PLP).
Le conseil municipal de Truro reste extrêmement préoccupé par la potentielle introduction et présence du PLP et par les dégâts que ce ravageur des forêts non indigène est susceptible de causer dans les peuplements mûrs de pruches du Canada du parc Victoria de Truro et dans les terres du bassin hydrographique adjacent. Des essais de recherche sont menés sur la lutte contre le PLP dans les parcs nationaux par le SCF, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) et le ministère des Terres et des Forêts de la Nouvelle-Écosse. Ces recherches pourraient à terme permettre de protéger les peuplements de pruches du parc Victoria. Le SCF dirige également des recherches sur toute une gamme de méthodes de lutte contre le PLP, y compris la lutte chimique, la lutte biologique et la gestion des forêts.
3. Maladie hollandaise de l’orme (MHO).
Chaque année, Charlottetown (Î.-P.-É.) identifie des signes de présence de la maladie. En 2021, sept arbres ont dû être abattus. La Ville a également confirmé la présence du charançon du hêtre ce printemps. Les équipes de recherche du SCF étudient les possibilités de lutte chimique contre ce ravageur.
À Truro (N.-É.), les signes d’infection des ormes sont désormais évidents et quelques arbres contaminés seront éliminés cet hiver dans le cadre du programme de longue date de gestion de la MHO de la Ville. Un projet de rétrécissement de la rue Young a permis de replanter des ormes en bordure de la rue. On s’est procuré 20 ormes « Accolade » (Ulmus davidiana var. japonica « Morton ») résistant à la MHO auprès d’un fournisseur local.
À Fredericton (N.-B.), on a traité 195 arbres dans le cadre du programme de gestion de la MHO.
Gouvernance
Budgets
Le conseil régional d’Halifax a approuvé le budget d’aménagement de la rue Spring Garden, l’artère piétonne la plus achalandée au Canada à l’est de la rue Sainte-Catherine de Montréal. Ce projet d’aménagement met l’accent sur les espaces verts et augmentera de manière significative le couvert forestier grâce à la plantation de 30 nouveaux arbres dans des cellules de sol réparties sur quatre pâtés de maison. Les travaux sont en cours.
Grâce à l’embauche de personnel supplémentaire, davantage de projets peuvent être accomplis. Halifax a recruté un superviseur contractuel pour une durée d’un an chargé de chapeauter les plantations et les travaux d’essouchement. Par ailleurs, le personnel à plein temps a bénéficié d’améliorations majeures en ce qui concerne les travaux généraux sur les arbres de rues ou en cas de dommages causés par les tempêtes et les vents, ainsi que l’entretien habituel des arbres.
Éducation et engagement
Halifax (N.-É.) a participé à un programme de formation orientée vers la nouveauté, la collaboration et l’expérience en recherche du CRSNG. Le projet abordait les arbres urbains dans le cadre d’un cours d’été en foresterie urbaine d’une semaine au mois d’août.
D’importants efforts de sensibilisation de la population doivent être mis en place à Truro (N.-É.) pour souligner l’importance de la détection et de la communication de la présence de la terrible berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum), ainsi que de la berce laineuse (Heracleum maximum) et du panais sauvage (Pastinaca sativa), bien plus courants et qui peuvent tous deux provoquer des cloques ou des brûlures et rendre aveugle comme la berce du Caucase. Au cours de l’été dernier, on a reçu un nombre croissant d’appels de résidents inquiets par rapport à ces plantes potentiellement toxiques, y compris la berce laineuse indigène et le panais sauvage envahissant.
Charlottetown (Î.-P.-É.) a lancé une campagne et mis en œuvre d’importants efforts pour sensibiliser le public à la valeur des arbres pour la société dans le cadre de son nouveau règlement de protection des arbres. La Ville suscite également l’intérêt de la population en proposant une nouvelle marche autoguidée dans l’arboretum du parc Victoria. Au mois de septembre a eu lieu la deuxième édition annuelle de Rooted in Art qui réunit des artistes locaux dont les œuvres s’inspirent des arbres.
Possibilités de perfectionnement professionnel
Comme plusieurs d’entre vous s’en souviennent certainement, la 14e Conférence canadienne sur la forêt urbaine devait avoir lieu à Charlottetown en octobre 2020, mais a dû être reportée en raison de la pandémie. Elle est désormais prévue du 3 au 5 octobre 2022, toujours à Charlottetown. Le thème reste le même : « Accroître la résilience des forêts urbaines face aux changements climatiques ».
L’appel à participation sera lancé le 25 octobre 2021. Ne manquez pas la date et joignez-vous à nous!
Les préparatifs de la Northern Hardwood Silviculture Conference, qui aura lieu du 16 au 18 août 2022 à Fredericton (N.-B.), vont également bon train.
La HortEast Conference, qui propose une série de formations en ligne, aura lieu les 15 et 16 novembre.
Recherche
Collaborations
Le Halifax Tree Project présente de courts articles sur différents sujets liés aux forêts urbaines ainsi que toutes les publications et tous les rapports issus de 12 ans de collaboration entre la municipalité régionale d’Halifax (MRH) et l’Université Dalhousie. Quelques projets présentés durant l’été 2021 : réalisation d’un sondage qui a permis de quantifier et de cartographier les espaces de plantation dans les rues de la péninsule d’Halifax et du centre-ville de Dartmouth; évaluation continue sur cinq ans de la croissance et de la survie de tous les arbres plantés dans les rues dans le cadre du plan directeur de la forêt urbaine (on dispose actuellement de quatre ans de données sur plusieurs milliers d’arbres); recherche sur les pruches dans les grands parcs boisés de la MRH destinée à appuyer l’évaluation des risques associés à l’arrivée du puceron lanigère de la pruche.
Financement.
Halifax (N.-É.) a obtenu une bourse de Mitacs qui a permis d’embaucher deux stagiaires supplémentaires dans le cadre du programme de recherche et de surveillance du plan directeur de la forêt urbaine de l’Université Dalhousie. Sous la supervision de Peter Duinker, Ph. D., ces stagiaires ont doublé la capacité du programme en 2021. La recherche se concentre notamment sur la caractérisation des pruches dans les parcs d’Halifax.
Mitacs est un organisme national de financement qui offre des fonds de contrepartie pour soutenir les projets de recherche d’étudiants et d’étudiantes aux cycles supérieurs. Pour la première fois l’année dernière, Mitacs acceptait des projets dont l’organisme partenaire était une municipalité. Il s’agit d’un programme de financement exceptionnel accessible aux forestiers et arboriculteurs municipaux qui souhaitent contribuer à la recherche avec le soutien d’un professeur.
Centre national de semences forestières (CNSF)
Le CNSF du SCF à Fredericton (N.-B.) est un acteur essentiel de la préservation forestière. En raison des répercussions potentielles des espèces envahissantes, des changements climatiques, des feux, des effets cumulatifs ou d’autres problématiques liées à la foresterie, nos espèces indigènes sont menacées d’un grave déclin. Face à ces nombreuses menaces, les forestiers, les biologistes et les techniciens s’efforcent de préserver les ressources génétiques forestières. Bien que la majorité des efforts se concentrent sur la lutte intégrée, l’atténuation et la préservation des feux de forêt et d’autres outils de gestion, le CNSF élabore actuellement un plan alternatif. Par exemple, les graines de frêne sont recueillies et stockées pour la conservation génétique, le travail génomique et la restauration ou la réhabilitation de la forêt. Bien que les équipes de recherche du SCF soient optimistes concernant les travaux actuellement menés dans les Maritimes et l’efficacité de divers outils de gestion, le CNSF constitue la dernière ligne de défense pour maintenir la diversité génétique indigène.
Je tiens à remercier toutes celles et tous ceux qui ont apporté une contribution à ce rapport : Jessika Corkum-Gorrill, Peter Duinker, Chris Gaudet, Corey Hughes, Keanen Jewett, Jim Landry, Kevin Osmond, Andrew Williams et Crispin Wood.
Retour à tous les articles