Table des matières 4.0 Gestion

Bardekjian, A. et Puric-Mladenovic, D. (2025). Entretien des arbres. Dans Cultiver des villes vertes : Guide pratique de la foresterie urbaine au Canada. Arbres Canada. Repéré sur le site Web d’Arbres Canada : https://arbrescanada.ca/guide-foresterie-urbaine/entretien-des-arbres/

Rue d’une ville bordée d’arbres, fermée pour l’entretien des arbres. Un camion orange élague un arbre, et deux ouvriers portant un gilet néon observent les travaux.

Points saillants

Pratiques d’entretien

Assurer la santé et la sécurité des arbres et des gens qui les entourent.

Pratiques d’entretien des arbres

Élagage, arrosage, paillage, élimination des dangers.

Lignes directrices

Règlements et manuels pour les propriétaires et les professionnel·les.

Insectes envahissants et maladies

Surveillance et traitement.

L’entretien des arbres est essentiel pour garantir la santé et la longévité des arbres urbains, qui peuvent avoir une influence directe sur la durabilité des forêts urbaines dans les municipalités canadiennes. Selon la région géographique, les conditions environnementales, l’âge et l’espèce de l’arbre, l’entretien peut prendre différentes formes : élagage, arrosage, paillage, application d’engrais, câblage, contreventement et repérage et élimination des arbres dangereux. Non seulement ces pratiques améliorent la vitalité des arbres, mais elles contribuent également à atténuer les stress auxquels les arbres urbains sont confrontés en raison de facteurs environnementaux comme la sécheresse, les ravageurs et les pathogènes, les déficiences en nutriments, les espèces envahissantes et les dommages d’ordre général liés aux stress physiques comme les conditions météo ou les activités de construction.

Pratiques d’entretien

Investir dans l’entretien d’arbres jeunes ou récemment plantés est une décision payante à long terme, car les arbres seront sains, ce qui réduira les coûts de leur gestion. Parmi les pratiques d’entretien les plus courantes pour les jeunes arbres, on peut citer l’arrosage, le paillage, la taille de l’arbre pour renforcer sa structure, la protection de la base et du tronc contre les dommages mécaniques, l’inspection pour vérifier la présence de ravageurs ou de maladies et l’amélioration du sol (par exemple, grâce à des engrais). Pour les arbres plus matures, les principales pratiques d’entretien sont l’élagage régulier, la protection du système racinaire par rapport au compactage du sol, l’arrosage d’appoint en période de sécheresse et la fertilisation réfléchie. Toutes ces pratiques peuvent augmenter la longévité et la vitalité des arbres (ISA, 2021a).

L’élagage est l’une des pratiques d’entretien les plus courantes pour soutenir la santé, la structure et la sécurité des arbres urbains gérés. Les pratiques d’élagage incluent l’élagage structurel des jeunes arbres, la taille des branches mortes, malades ou endommagées, l’éclaircie par le haut ou le bas, l’étêtage ou, dans certains cas, la réduction de la cime pour prévenir les conflits entre les arbres et les structures ou les lignes des services publics. Il est préférable de procéder à l’élagage durant la saison dormante et d’éviter les techniques comme l’écimage, qui peuvent nuire à l’arbre (Voir le chapitre Lignes et couloirs hydroélectriques).

Le câblage et le contreventement sont des techniques de soutien structurel utilisées pour stabiliser les arbres qui ont des troncs multiples ou faibles, des larges branches ou ceux qui sont soumis à des vents forts (Mayne, 1975; Vandergriff et Clatterbuck, 2005). Ces méthodes sont particulièrement utiles en milieu urbain où les chutes d’arbres peuvent poser des risques importants pour la sécurité publique et les infrastructures (Purcell, 2017).

Dans les espaces verts urbains où les sources d’eau naturelles peuvent être limitées et irrégulières, un arrosage important et régulier est essentiel pour établir les jeunes arbres et leur permettre de développer leurs systèmes racinaires dans les premières années (deux à cinq ans). Cela est d’autant plus important en période de sécheresse, ce qui devient de plus en plus fréquent en raison des changements climatiques, et pour les arbres récemment plantés qui ont un plus grand risque de sécher (Steil, 2022; Zuzek, 2018; UMC, 2023).

Le paillage complète l’arrosage en conservant l’humidité du sol, en réduisant la concurrence des mauvaises herbes, en protégeant les arbres des dommages mécaniques des tondeuses et tailleurs, mais aussi en améliorant le développement des racines (Sun et al., 2023; Magditsch, 2021; Qu et al., 2019). Le paillage contribue également à atténuer le compactage du sol, un problème fréquent en milieu urbain qui peut entraver la croissance des racines et l’infiltration de l’eau. Les arbres plus matures peuvent aussi bénéficier du paillage, qui aide à conserver l’humidité et à améliorer la santé du sol (ISA, 2021b).

La fertilisation des arbres urbains est une approche ciblée pour gérer les carences en nutriments souvent observées dans les sols des villes. Cependant, il est important d’appliquer les engrais judicieusement, car une fertilisation excessive peut mener à la pollution de l’eau et à des problèmes de santé pour les arbres (Appleton et Kauffman, 2021; Maine Forest Service, 2000; Bellis, 2023). Au Canada, les lignes directrices en matière de fertilisation des arbres urbains insistent sur l’importance de tester le sol et d’utiliser des engrais à libération lente qui correspondent aux besoins spécifiques des espèces d’arbres et des conditions du site (CFIA, 2024).

Le repérage et l’élimination des arbres dangereux sont des pratiques essentielles en gestion forestière. Les systèmes de classement des dangers, qui évaluent la probabilité de chute d’arbre et les répercussions potentielles sur les gens ou les propriétés, sont utilisés par de nombreuses municipalités canadiennes pour définir les priorités en matière d’entretien des arbres (TRCA, 2006). En évaluant des facteurs de danger clés comme des branches endommagées, la pourriture du bois et des chancres, ainsi que des conditions liées à la situation comme les zones très fréquentées, la proximité des infrastructures et la probabilité de danger présenté par l’espèce, une décision peut être prise quant à l’ampleur du danger et l’urgence avec laquelle les mesures (par exemple, élagage ou abattage de l’arbre) doivent être prises. Une approche proactive de la gestion des dangers liés aux arbres contribue à gérer les risques et à allouer les ressources efficacement (Gurney et Ward, s. d.; Pokorny et al., 2003; ISA, s. d.).

En plus des pratiques d’entretien traditionnelles, la gestion des insectes envahissants et des maladies est une préoccupation croissante dans le secteur de la foresterie urbaine au Canada et dans le monde (Sweeney et al., 2019). La propagation de ravageurs comme l’agrile du frêne (Agrilus planipennis) a mené à des initiatives d’entretien importantes pour sauver certains arbres. Les municipalités ont dû mettre en place des programmes complets de surveillance, de traitement et d’élimination. Par exemple, la Ville de Montréal, a abattu des milliers de frênes (Genus Fraxinus) pour gérer ce ravageur.

Entretien des arbres et lignes directrices pertinentes

Les municipalités canadiennes suivent les lignes directrices provinciales et nationales en matière d’entretien des arbres. Ces directives sont souvent complétées par des règlements locaux et des plans de gestion des forêts urbaines. Ces cadres fournissent une approche structurée de l’entretien des arbres, en mettant l’accent sur des pratiques durables, sur la résilience climatique et sur la mobilisation de la population. Par exemple, la Stratégie canadienne sur la forêt urbaine (SCFU) fait la promotion des pratiques exemplaires en foresterie urbaine, y compris l’entretien des arbres, et suggère aux municipalités d’intégrer la gestion des forêts urbaines aux initiatives plus vastes d’aménagement de la ville (Arbres Canada, 2018).

À l’échelle provinciale, des organisations comme l’Ontario Urban Forest Council, le British Columbia Urban Forest Network et le Manitoba Urban Forest Council offrent des ressources et des conseils sur l’entretien des arbres urbains, tandis que les municipalités ont souvent leurs propres normes d’arboriculture et protocoles d’entretien. Cela comprend des inspections régulières, des cycles d’élagage et des plans d’intervention d’urgence en cas d’événements climatiques extrêmes.

Entretien des arbres et ressources humaines

L’efficacité des programmes d’entretien des arbres dépend de la disponibilité de professionnel·les qualifié·s, y compris des arboristes, des spécialistes de la foresterie urbaine et du personnel municipal formé à l’entretien et à la gestion des arbres (Trees Are Good, s. d.). L’éducation et la formation continues sont primordiales pour s’assurer que les dernières techniques et connaissances sont appliquées sur le terrain. Au Canada, les programmes d’agrément comme ceux offerts par l’International Society of Arboriculture (ISA) et d’autres entités régionales sont largement reconnus et contribuent à garantir des normes élevées en matière d’entretien des arbres urbains.

De plus, les municipalités collaborent souvent avec des groupes locaux et des bénévoles pour soutenir les initiatives d’entretien, en particulier dans le contexte des activités de plantation d’arbres et des campagnes de sensibilisation du public. Les municipalités canadiennes peuvent gérer et renforcer efficacement leurs forêts urbaines en mobilisant la population pour prendre soin des arbres et surveiller les espèces envahissantes et les arbres, contribuant ainsi à créer des villes plus saines et plus agréables. Par exemple, montrer aux gens comment tailler et entretenir leurs arbres privés contribue à la santé des forêts urbaines et au renforcement du couvert forestier (Johnson et al., 2008; CIFU, s. d.). Ces partenariats sont indispensables pour encourager un sentiment partagé de responsabilité de la forêt urbaine et garantir son entretien plus durable.

Ressources sur l’entretien des arbres
Élagage
Câblage et contreventement
Arrosage
Paillage
Engrais
Arbres dangereux
Espèces envahissantes
Guides d’entretien
Autres sources