Table des matières 4.0 Gestion

Gestion des boisés et des parcs urbains

Bardekjian, A. et Puric-Mladenovic, D. (2025). Gestion des boisés et des parcs urbains. Dans Cultiver des villes vertes : Guide pratique de la foresterie urbaine au Canada. Arbres Canada. Repéré sur le site Web d’Arbres Canada : https://arbrescanada.ca/guide-foresterie-urbaine/gestion-des-boises-et-des-parcs-urbains/

Forêt avec des arbres feuillus au centre de laquelle se trouve un chemin asphalté. Deux personnes marchent sur le chemin.

Points saillants

Boisés

Espaces verts urbains autonomes qui fournissent un habitat pour la faune, des possibilités de loisirs et des bienfaits écologiques aux collectivités urbaines.

Défis

Pollution, contamination, pression des activités récréatives, compactage du sol et prolifération des espèces envahissantes.

Plans de gestion des boisés

Présentent les stratégies explicites de gestion et de conservation, doivent être axés sur des objectifs et basés sur des renseignements et des données spécifiques aux sites.

Les zones naturelles comme les boisés, les ravins et d’autres zones ouvertes qui comprennent de la végétation autonome constituent une composante importante de la forêt urbaine et du tissu d’utilisation des terres. Elles sont composées de végétation naturelle et semi-naturelle et entretenues pour leurs multiples fonctions écologiques et sociales. Les zones naturelles sont gérées au niveau du peuplement (groupe d’arbres). Elles forment une partie essentielle de l’infrastructure urbaine verte et permettent de relier les zones urbaines et les réseaux régionaux (Ville d’Ottawa, 2022; Ontario Nature, 2014). En raison de leur emplacement à proximité des villes et dans les villes, les boisés et les parcs naturels urbains sont également confrontés à de multiples défis anthropogéniques comme la pollution, la contamination et une pression extrême liée aux activités récréatives, ce qui cause le compactage du sol et la prolifération d’espèces envahissantes. Généralement, plusieurs groupes de parties prenantes ont différents besoins et capacités de gestion relativement à ces espaces (Duinker et al., 2017; Miller et al., 2015).

En tant qu’éléments essentiels de la forêt urbaine, les parcs naturels et les boisés urbains présentent une diversité indigène et offrent un habitat faunique, absorbent et filtrent les eaux de pluie et fournissent des possibilités de loisirs à la population. La gestion des boisés et des parcs urbains implique la gestion de plusieurs problèmes fréquents, y compris garantir la sécurité par le biais d’évaluations régulières des risques et des arbres, atténuer les effets des loisirs comme le compactage du sol et l’abandon d’ordures, mais aussi surveiller et gérer les espèces envahissantes pour limiter leur propagation et les répercussions sur les populations de plantes et d’animaux. Les efforts visent également à encourager l’utilisation et l’entretien des espaces par la population en favorisant l’implication dans la plantation d’arbres, la restauration et d’autres initiatives et activités d’intendance, ainsi qu’en protégeant et en restaurant les écosystèmes par la biais d’une surveillance continue et d’initiatives pour renforcer la santé des forêts. En raison de leurs multiples fonctions, facteurs de pression et parties prenantes, les boisés et les parcs urbains doivent être gérés en gardant à l’esprit plusieurs objectifs. Leur gestion doit être basée sur des connaissances et des données détaillées sur leur structure, leur composition et leur santé, ainsi que sur les pressions qu’ils subissent liées à l’utilisation par la population (Duinker et al., 2017).

La gestion des parcs naturels et des boisés comprend plusieurs étapes. Tout d’abord, il est essentiel d’établir des objectifs clairs de gestion pour orienter toutes les mesures qui en découlent. Ces objectifs peuvent inclure l’amélioration de la biodiversité, la promotion des loisirs et les valeurs écologiques, la garantie de la sécurité, la préservation des cultures, ou le stockage du carbone. Établir un inventaire détaillé et informatif qui inclut l’ensemble de la composition de la végétation de la collectivité permet d’avoir les données de base nécessaires pour développer un plan de gestion et de conservation efficace. La collecte de données détaillées permet d’évaluer l’état actuel des boisés et des parcs, y compris leur flore, leur faune, les conditions de leur sol, les ressources en eau et toute répercussion ou infrastructure humaines existantes (Tuckett, 2013; Puric-Mladenovic et Baird, 2017). Des stratégies de gestion et de conservation spécifiques sont élaborées en suivant les objectifs définis et sont basées sur les données d’inventaire et les facteurs de pression environnementaux et anthropogéniques identifiés. Les stratégies de gestion peuvent inclure le contrôle des plantes envahissantes, la gestion des sentiers pour réduire le compactage du sol, la plantation d’espèces indigènes ou l’implication de la population dans les projets de restauration.

Bien que les zones naturelles et les boisés en général puissent présenter des problèmes et possibilités similaires, ceux qui se trouvent en milieu urbain doivent souvent être évalués et gérés selon leurs conditions spécifiques, leur désignation politique ou leur rôle dans l’écosystème urbain local. Par exemple, certains d’entre eux peuvent avoir une plus grande densité de sentiers, des problèmes de broutage par les cerfs et un déclin des espèces d’arbres. D’autres pourraient fournir un habitat pour la faune ou des espèces en péril ou nécessiter des brûlages pour gérer la biodiversité indigène, comme le parc High à Toronto (High Park Nature, 2019).

En matière d’activités de gestion des boisés, des villes comme Guelph, Saskatoon, Winnipeg et Halifax ont orienté leurs plans de gestion pour gérer la propagation de nerprun envahissant à l’aide de stratégies chimiques comme des herbicides et de méthodes physiques comme l’abattage d’arbres (ISC, s. d.). D’autre municipalités ont donné la priorité à la biodiversité et à la conservation dans ces vestiges de boisés naturels (Ville de Toronto, 2019; Ville de Surrey, 2014; Ville d’Edmonton, 2009). Certaines localités d’Ontario s’associent à des établissements universitaires ou à des organisations partenaires menant des initiatives de surveillance et de recherche de la végétation établie pour mieux comprendre et gérer ces zones naturelles (Puric-Mladenovic, 2015; Puric-Mladenovic et Baird, 2017). La gestion des boisés urbains prend différentes formes et doit s’appuyer sur des données détaillées, orientées par des objectifs définis à l’échelle de chaque boisé, et mises à jour régulièrement selon les besoins locaux et la santé écologique.

Au niveau provincial ou territorial
Alberta
Colombie-Britannique
Nouvelle-Écosse
Ontario
Lectures complémentaires
  • Canadian Model Forest Network. (s. d.). The Value of a Woodlot Management Plan. Gouvernement du Canada.
  • Carpentier, S., Filotas, E., Handa, I. T. et Messier, C. (2017). Trade-offs between timber production, carbon stocking and habitat quality when managing woodlots for multiple ecosystem services. Environmental Conservation, 44(1), 14–23.
  • Duinker, P., Lehvävirta, S., Busse Nielsen, A. et Toni, S. A. (2017). Chapter 34 – Urban woodlots and their management. Dans Ferrini, F., Konijnendijk van den Bosch, C.C. et Fini, A. (éd.). (2017). Routledge Handbook of Urban Forestry (1st ed.). Routledge.
  • Invasive Species Council (ISC). (s. d.). Common Buckthorn (Rhamnus cathartica).
  • Miller, R.W. & Hauer, Richard & Werner, Les. (2015). Urban Forestry Planning and Managing Urban Greenspaces (third ed.).
  • O’Brien, J. (2019). Impacts of Urban Forest Structure on Bat Populations in Kitchener, Ontario. Thèse soumise à la Faculté de foresterie, Université de Toronto.
  • Prevost, G. (2018). Victoria Park Woodlot Management Plan, Cambridge, ON. Thèse soumise à la Faculté de foresterie, Université de Toronto.
  • Puric-Mladenovic, D. (2016). Vegetation Sampling Protocol (VSP). Forests and Settled Urban Landscapes.
    • http://forests-settled-urban-landscapes.org/VSP/
  • Rakika, R. (2020). Observed Differences in Woodland Characteristics of Fenced vs Unfenced Woodlands in Mississauga, Ontario. Thèse soumise à la Faculté de foresterie, Université de Toronto.
  • Ricketts-Moncur, G. (2020). Indicators of Natural Cover Quality: Management Applications in the City of Toronto. Thèse soumise à la Faculté de foresterie, Université de Toronto.
  • Shakespeare, M. (2020). The Current State of Natural Succession of Pine Plantations at Huron Natural Area. Thèse soumise à la Faculté de foresterie, Université de Toronto.
  • Tucket, A. S. (2013). A Plant Ecological Study and Management Plan for Mogale’s Gate Biodiversity Centre, Gauteng. Thèse soumise à la Faculté de gestion environnementale, Université d’Afrique du Sud.