Ce projet de reboisement sur les terres forestières communautaires de la vallée de Similkameen revitalise les écosystèmes, renforce les collectivités et fait progresser la résilience aux feux de forêt grâce à des efforts de restauration collaboratifs.

À propos du projet

En 2023, le feu de Crater Mountain a brûlé plus de 5 000 hectares de terres dans la forêt communautaire de Similkameen et une portion importante du bassin hydrographique de la rivière Ashnola. On s’attend à ce que ces zones, principalement couvertes de douglas verts, soient confrontées à d’importants défis en matière de régénération naturelle au cours des 5 à 10 prochaines années.

La communauté sməlqmix, en collaboration avec Corvidae Environmental Consulting (CEC) et Cariboo Carbon Solutions Ltd. (CCS), a désigné 259,2 hectares de terres prioritaires pour la restauration, une zone qui représente plus de la moitié de la superficie du parc Stanley de Vancouver. D’ici 2026, un total de 840 000 arbres seront plantés pour revitaliser le paysage et renforcer sa capacité à résister aux futurs défis climatiques.

Regardez de courtes vidéos (avec sous-titres en français) présentant les incroyables partenaires de ce projet. Cliquez sur l’icône en haut à droite pour afficher la liste de lecture complète.

S’appuyant sur les principes sməlqmix (Similkameen) de résilience aux feux, de souveraineté alimentaire, d’autonomie économique et de biodiversité, ce projet est une étape importante dans la restauration des terres sməlqmix non cédées.

Objectifs du reboisement et de la restauration

Cette initiative collaborative combine les connaissances écologiques traditionnelles des Sməlqmix et l’expertise technique et le soutien de CCS, CEC et Arbres Canada. Pour la collecte des graines, on s’est concentré sur les espèces indigènes pour veiller à la santé et la résilience à long terme du paysage.

Les efforts de restauration à la suite des feux ont débuté à l’automne 2023 avec la plantation initiale de 16 235 arbres et arbustes. Au printemps 2024, 46 440 arbres supplémentaires ont été plantés.

(1) Paysage carbonisé, terres forestières communautaires de Similkameen

(2) Vestiges d’arbres après un incendie de forêt, terres forestières communautaires de Similkameen

(3) Rivière traversant les terres forestières communautaires de Similkameen

(4) Carte de Keremeos, Google Maps

Rebâtir des habitats forestiers essentiels

Les feux de forêt qui ont ravagé la forêt communautaire de Similkameen ont laissé de larges zones complètement nues, ce qui a perturbé les écosystèmes délicats de la région. Ce projet vise à rétablir des habitats indispensables en plantant des espèces indigènes qui restaureront la biodiversité et apporteront de la nourriture et un abri à la faune.

 

Promouvoir la biodiversité et la résilience aux feux de forêt

Rebâtir la forêt après un incendie, ce n’est pas seulement restaurer ce qui a été perdu, c’est s’assurer que la forêt est plus résiliente face aux futurs défis. Ce projet fait activement la promotion de la biodiversité en réintroduisant plusieurs espèces d’arbres indigènes qui étaient historiquement présentes dans la région. Cette diversification contribue à améliorer la capacité de la forêt à supporter de futurs feux et stress environnementaux liés aux changements climatiques.

 

Soutenir la communauté sməlqmix

La communauté sməlqmix entretient depuis longtemps une relation profonde avec ses terres traditionnelles. Ce projet rend hommage à cette relation en soutenant l’autonomie économique et la souveraineté alimentaire de la communauté. Le reboisement offre plus que des bienfaits écologiques; il crée de nouvelles possibilités d’emplois locaux, de perfectionnement des compétences et de mobilisation de la population. En participant activement à la restauration, la communauté revendique l’intendance de ses terres ancestrales et profite des retombées économiques du projet.

Les arbres que nous plantons

Le peuplier faux-tremble est un arbre à croissance rapide et adaptable. Il prospère dans les zones forestières du Canada et s’établit rapidement dans les sites perturbés ou brûlés. Sa capacité à pousser sur des sols pauvres en nutriments et à faire croître de nouvelles pousses à partir de son grand système racinaire lui permet de stabiliser les paysages et de créer une ombre protectrice, ouvrant ainsi la voie à l’épanouissement d’autres plantes. Cet arbre soutient également un vaste éventail d’animaux en offrant nourriture et habitat aux cerfs, aux orignaux, aux gélinottes huppées et à de nombreux autres oiseaux.

 

White birch tree, photo courtesy of The Tree Atlas, Government of Ontario

Image: Peuplier faux-tremble, photo de l’Atlas des arbres, gouvernement de l’Ontario

Le pin albicaule est un arbre résilient à croissance lente que l’on trouve dans les montagnes d’altitude de l’Ouest de l’Amérique du Nord. Sa valeur principale réside dans la protection des bassins hydrographiques, le soutien à la biodiversité et la mise en valeur de la beauté des écosystèmes montagneux.

Cet arbre est l’un des premiers à repousser après une perturbation. Il contribue à stabiliser le sol et à ouvrir la voie à d’autres plantes. Son système racinaire profond et étendu le maintient solidement ancré, même sur des pentes rocheuses balayées par le vent, ce qui en fait un excellent choix pour le reboisement dans des milieux difficiles.

Les graines de pin albicaule sont une source de nourriture essentielle pour la faune, y compris les oiseaux et les grizzlis, tandis que sa présence soutient une variété d’autres espèces. La capacité de cet arbre à survivre dans des conditions extrêmes (sols pauvres, vents forts et neige) en fait un allié inestimable pour le maintien de l’équilibre écologique. Il peut vivre jusqu’à 1 000 ans!

 

Image: Richard Sniezko, US Forest Service – Forest Service Dorena lab, Public Domain

Le pin tordu latifolié est un arbre résilient et adaptable à feuilles persistantes. Cette espèce prospère dans une grande variété d’environnements, des sols secs et pauvres en nutriments aux sites humides et bien arrosés, ce qui en fait un élément essentiel de nombreux écosystèmes forestiers.

L’une des caractéristiques remarquables du pin tordu latifolié est sa capacité à se régénérer après des feux de forêt. Ses cônes sérotineux restent fermés jusqu’à ce qu’ils soient exposés à la chaleur intense d’un feu, ce qui les pousse à s’ouvrir et à libérer leurs graines. Cette adaptation unique aide l’arbre à repeupler rapidement les zones brûlées, stabilisant ainsi le paysage et favorisant le retour de la faune et de la diversité végétale. Lors des premières étapes de la restauration forestière, les pins tordus latifoliés poussent souvent en peuplements denses et de même âge, fournissant un couvert et un habitat importants.

 

Image: Rudi Riet from Washington, DC, United States – Weathered pine, CC BY-SA 2.0

Le mélèze de l’Ouest est une espèce d’arbre résiliente, l’une de ses plus grandes forces étant son système racinaire profond et étendu qui aide à stabiliser le sol et à prévenir l’érosion.

Le mélèze de l’Ouest peut s’adapter à une variété de milieux, des sols secs aux sols humides. Il pousse mieux dans des zones riches en calcium et en magnésium. C’est une espèce à croissance rapide après sa période initiale d’établissement, et avec une durée de vie pouvant dépasser 900 ans, elle offre des avantages environnementaux à long terme. Sa capacité à résister à la fois à la neige et au vent en fait un atout de taille pour tout écosystème forestier. L’espèce est capable de se régénérer dans des zones ouvertes avec des sols minéraux exposés ou des parterres forestiers brûlés. Cela en fait un acteur clé dans la restauration de la santé des forêts capable de redonner vie aux zones touchées par les feux.

 

Image: Walter Siegmund (talk) – Own work, CC BY-SA 3.0

Western larch is a resilient tree species; one of its greatest strengths is its deep and extensive root system, which helps stabilize soil and prevent erosion.

Western larch is well-adapted to thrive in a variety of environments, from dry to moist soils, and it grows best in areas rich in calcium and magnesium. It’s a fast-growing species after its initial establishment period, and with a lifespan that can exceed 900 years, it offers long-term environmental benefits. Its ability to withstand both snow and wind makes it a hardy addition to any forest ecosystem. The species is well-suited to regenerate in open areas with exposed mineral soil or burnt forest floors. This makes it a key player in restoring forest health, bringing life back to areas impacted by fire.

 

Image: Walter Siegmund (talk) – Own work, CC BY 2.5

Le pin ponderosa, communément appelé pin lourd, est un arbre résilient et à croissance rapide qui joue un rôle crucial dans le reboisement et la restauration des écosystèmes. Il prospère dans une large variété de climats et de conditions de sol, des sols secs et sableux aux milieux plus riches et bien drainés. L’une de ses plus grandes forces est sa capacité à résister à la sécheresse et à croître rapidement, ce qui le rend particulièrement précieux dans les efforts de restauration après des feux de forêt. Le système racinaire profond du pin ponderosa aide à stabiliser le sol, à prévenir l’érosion et à accéder à des réserves d’eau profondes, y compris dans des sols grossiers et secs où d’autres végétations peuvent avoir du mal à se développer.

À mesure qu’elle pousse, la canopée ouverte de l’arbre offre un habitat vital pour la faune et favorise une végétation diversifiée au sol. Le pin ponderosa joue également un rôle important dans le maintien de bassins hydrographiques sains et la création d’espaces pour les loisirs et le pâturage.

 

Image: ChuckThePhotographer on Flickr – Flickr, CC BY 2.0

L’épinette d’Engelmann est un conifère à aiguilles persistantes originaire de la Colombie-Britannique et de l’Ouest de l’Amérique du Nord. Elle prospère dans les forêts de haute altitude et peut vivre plus de 600 ans. Ses graines s’établissent bien dans des sols minéraux exposés ou des parterres forestiers brûlés, ce qui en fait une espèce clé dans la restauration des écosystèmes endommagés.

Cet arbre adaptable pousse dans une large variété de conditions de sol, d’humidité et de nutriments, allant des sols frais aux sols très humides, en passant par des sols pauvres à très riches en nutriments. Il préfère les sites où le calcium et le magnésium sont bien équilibrés et pousse souvent aux côtés du sapin subalpin et du pin tordu latifolié. Bien que sa croissance initiale soit lente, l’épinette d’Engelmann a un potentiel de productivité élevé et sa présence est précieuse à long terme dans les forêts mixtes.

 

Image: By Jsayre64 – Own work, CC BY-SA 3.0

Le bouleau à papier est une espèce d’arbre polyvalente et précieuse, reconnue pour ses contributions écologiques importantes. Il prospère dans divers climats, des régions subarctiques aux régions montagnardes boréales, et joue un rôle crucial dans la restauration des paysages, notamment après des perturbations telles que les feux de forêt. Le bouleau à papier s’établit rapidement dans les zones perturbées, ce qui contribue à stabiliser le sol et à améliorer sa qualité. Son système racinaire superficiel et sa capacité à se régénérer à partir de rejets de souche lui permettent de bien s’adapter à ces conditions.

Le bouleau à papier fournit un habitat et une nourriture essentiels pour la faune. Ses graines, ses bourgeons et son écorce sont consommés par de nombreuses espèces.

 

Image: InAweofGod’sCreation – 13. The Fall of Acadia, CC BY 2.0

Le peuplier occidental est un arbre dynamique et à croissance rapide qui prospère dans les plaines inondables et les zones humides, où il contribue à la stabilisation du sol et soutient une variété d’animaux.

Sa tolérance aux inondations et aux fluctuations des niveaux d’eau lui permet de prospérer dans des environnements perturbés, aidant ainsi à restaurer les écosystèmes. Ses grandes feuilles riches en nutriments fournissent également d’importantes sources de nourriture pour divers animaux. Il s’établit rapidement dans les premières étapes de la régénération forestière, ouvrant la voie à d’autres espèces plus tolérantes à l’ombre.

 

Image: CC BY 2.5

L’airelle à petites feuilles est un arbuste indigène vibrant et précieux qui apporte à la fois beauté et bienfaits aux zones naturelles. Elle prospère souvent sur des troncs en décomposition et des souches, créant une niche écologique unique et importante. Cette plante joue un rôle clé dans le soutien de la faune. Ses baies rouge brillant sont une source de nourriture vitale pour de nombreux oiseaux et animaux. Les oiseaux aident à disperser ses graines lorsqu’ils se perchent et se nourrissent.

Après un feu de forêt, la capacité de l’airelle à petites feuilles à pousser sur des arbres tombés et en décomposition aide à stabiliser et enrichir le sol forestier en cours de régénération, ce qui crée un environnement nourrissant pour que d’autres plantes prennent racine.

Aujourd’hui, les airelles à petites feuilles restent très prisées pour la cueillette et la cuisine. Ses baies sont souvent transformées en confitures, congelées ou mises en conserve. Planter des airelles à petites feuilles contribue à préserver une plante d’une grande importance écologique, culturelle et culinaire.

 

Image: Walter Siegmund – Own work, CC BY 2.5

Les plantations ont débuté en 2023 et devraient se poursuivre jusqu’en 2026.

Restauration de la biodiversité : une bande sonore pour le renouveau

Little Symphony est une équipe talentueuse d’artistes sonores canadiens qui parcourent le monde pour capturer les mélodies des chutes d’eau, des vagues, des jungles et des rivières, et les mélanger à de la musique d’ambiance pour une expérience véritablement immersive. Avec plus d’un milliard de diffusions et un million d’auditeurs mensuels, ils redéfinissent le lien entre la musique et la nature.

En 2024, Little Symphony s’est rendu dans la forêt communautaire de Similkameen, y compris dans la zone touchée par le feu de Crater Mountain. Là-bas, le groupe a enregistré les sons subtils et profonds de la forêt et de la faune, capturant ainsi un moment du processus de rétablissement. La forêt, si gravement touchée par les flammes qu’il y règne un silence inquiétant, entame aujourd’hui sa régénération. En collaboration avec la communauté sməlqmix, Little Symphony a créé un album qui reflète les sons du territoire qui commence à guérir.

Ce travail contribue à transmettre le lien entre la terre et les personnes qui y vivent depuis des générations. L’objectif est d’y retourner régulièrement pour capturer l’évolution des sons du territoire afin de garder une trace de leur progression et de leur transformation au fil du temps.

La collaboration au cœur du projet

 

« Ce sont nos principes et nos protocoles ainsi que notre lien avec la terre qui dictent véritablement notre approche du travail de restauration. Je crois que cela résonne chez nos alliés, car ils ont également été témoins des répercussions de la monoculture, pas seulement sur la terre, mais aussi sur eux-mêmes, sur nos populations d’animaux et nos populations de plantes. Ils étaient entièrement d’accord avec les valeurs que nous défendons dans notre processus de restauration. »

txulaxʷpicaʔ (Tiinesha Begaye)
Archéologue du groupe de travail sur les parcs et technicienne en ressources naturelles, bande indienne de Lower Similkameen

 

« Quand on travaille avec des enfants, on explique la biodiversité comme une communauté de familles qui se soutiennent les unes les autres, des relations complexes à tous les niveaux. Si l’on se fie seulement à notre perspective, on n’a pas toutes les réponses. On doit s’aider les uns les autres. »

wusxnalqs (Rheana Marchand)
Technicienne environnementale
Membre de la tribu de Colville
Groupe de travail sur les ressources naturelles et les parcs, bande indienne de Lower Similkameen

 

« Les conversations au sein de la communauté reposent sur la confiance, le respect et la communication, ainsi que sur la compréhension des cultures et des langues locales, de l’environnement et de tout ce qui fait d’une communauté ce qu’elle est. C’est très important d’aborder cela avec beaucoup d’humilité. »

Nicole Hurtubise, directrice générale, Arbres Canada

 

« Nous ne verrons pas tous les fruits de ce travail de notre vivant, mais grâce à une planification et à une collaboration réfléchies, nous créons quelque chose de durable et de vital pour l’avenir. »

MacKendrick Hallworth, FPI
Sylviculteur spécialiste de la restauration, responsable de projet à Cariboo Carbon Solutions

Partenaires et partisans du projet

Ce projet de reboisement est rendu possible grâce au soutien de philanthropes privés, du programme 2 milliards d’arbres du gouvernement fédéral et de contributions constantes du peuple sməlqmix. Ce partenariat démontre comment différentes parties prenantes peuvent unir leurs efforts pour lutter contre les défis environnementaux et promouvoir la résilience communautaire.

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LSIB before planting charred forest landscape
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seedling planted in rural region
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