En mai dernier, j’ai eu l’occasion d’aller à Halifax en Nouvelle-Écosse pour assister à la conférence de l’Association canadienne des géographes afin de présenter mon travail doctoral et discuter de la Stratégie canadienne sur la forêt urbaine et des activités de notre groupe de travail sur la recherche. Dirigée par Peter Duinker (Ph. D.) de l’Université Dalhousie et John Sinclair (Ph. D.), la séance sur la géographie des arbres en ville a présenté des recherches en foresterie urbaine effectuées actuellement par des professionnels et des étudiants diplômés. Au cours d’une discussion, un étudiant participant a exprimé sa surprise lorsqu’il a entendu que l’on effectuait beaucoup de recherche sur le verdissement des terrains d’école au Canada. Ceci m’a fait réfléchir au besoin de mieux collaborer et de créer des possibilités de faire connaître nos travaux par des moyens moins conventionnels, non seulement à titre de chercheurs et de professionnels pour renseigner le public mais également entre nous et auprès de nos étudiants.
Le partage d’idées & d’anecdotes
L’intérêt accru pour la recherche sur la foresterie urbaine et les nouveaux sujets qui sont continuellement discutés font ressortir l’importance de la collaboration dans ces travaux pour s’assurer que tout le monde se fait entendre.
En intégrant la transdisciplinarité dans le leadership intellectuel au cours de nos pratiques quotidiennes, nous pouvons entrevoir les possibilités multidimensionnelles que ceci peut créer.
Par exemple, en visant toujours une portée nationale de haut niveau, on peut facilement
perdre de vue ce qui se passe au niveau local et ne pas entendre parler des succès, des défis et des besoins – qui peuvent être regroupés du point de vue géographique, culturel ou écologique. Le partage par divers moyens de nos histoires et anecdotes forme notre patrimoine national et oriente l’évolution de la foresterie urbaine au Canada. Jusqu’à maintenant, l’histoire de la foresterie urbaine au Canada a généralement été examinée du point de vue de la gestion appliquée. J’espère vivement qu’en allant de l’avant, nous discuterons plus des divers aspects de ce domaine en intégrant l’évolution de la foresterie urbaine du point de vue de l’éducation, de la recherche et de la communauté.
En voici un exemple. Nous avons intégré des histoires à l’Université York dans la visite alternative du campus en examinant des aspects historiques et culturels du terrain de notre campus (boisés, jardins, étangs) comme points de départ de discussions sur des sujets plus vastes visant la société (comme le développement ou la densification). J’ai eu l’occasion d’examiner le boisé Michael Boyer – un de nos quatre boisés sur le campus de l’université. Ce type d’apprentissage collaboratif et concret qui permet de partager des perspectives, spécialement si l’on a des points de vue différents, est important pour confronter et mettre en cause ses propres préjugés. Après tout, se sentir un peu inconfortable de temps en temps nous permet de croître.
Dans le cadre de mon travail pour Arbres Canada, où je dirige la Stratégie canadienne sur la forêt urbaine (SCFU), nos efforts actuels au sein du groupe de travail sur la recherche (GT3) comprennent la formation de partenariats avec des organismes nationaux et internationaux pour divers projets afin de traiter de questions de foresterie urbaine. Parmi les tâches que nous avons réalisées au cours de la dernière année, notons la présentation du rapport sur l’état des forêts municipales au Canada; une collaboration avec Santé Canada sur un rapport de synthèse; la compilation d’une base de données en ligne sur les ressources en foresterie urbaine que nous espérons éventuellement rendre accessible au public; et la mise à jour de notre inventaire des municipalités qui ont des mandats et des plans de gestion en matière de foresterie urbaine.
Les orientations futures
Lors de la prochaine Conférence canadienne sur la forêt urbaine (CCFU), un des éléments de l’atelier sur la SCFU sera de diviser les participants selon nos groupes de travail, y compris celui sur la recherche, pour discuter des tendances actuelles, des besoins et des orientations futures que nous voulons intégrer dans la SCFU. En tant que chef du groupe de travail sur la recherche, j’aimerais savoir si les gens sont intéressés à créer un Centre national de recherche sur la foresterie urbaine et je sollicite vos commentaires et vos contributions à ce sujet. Joignez-vous à nos discussions lors de la CCFU ou envoyez-moi directement vos commentaires.
Lectures complémentaires
Si vous êtes intéressés à lire davantage sur la foresterie urbaine, vous pouvez lire les suggestions suivantes:
- Heynen, N., M. Kaika et E. Swyngedouw. (éd.) (2006). In the Nature of Cities: Urban Political Ecology and the Politics of Urban Metabolism. Londres :
- Jones, O. et P. Cloke. (2002). Tree Cultures: The Place of Trees and Trees in Their Place. New York, NY : Oxford.
- Konijnendijk, C. (2008). The Forest and the City: The Cultural Landscape of Urban Woodland. Danemark : Springer.
- Sandberg, L.A., A. Bardekjian et S. Butt. (éd.). (2014). Urban Forests, Trees and Greenspace: A Political Ecology Perspective. Londres : Routledge.
Le Réseau canadien de la forêt urbaine constitue un des systèmes et des outils qui sont présentement perfectionnés pour aider à produire et à partager des connaissances avec toutes les collectivités canadiennes. De plus, la Conférence canadienne sur la forêt urbaine (CCFU) favorise le dialogue sur divers sujets – la 12e CCFU se déroulera à Laval (Québec) du 26 au29 septembre 2016.
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