Prévenir la propagation de l’agrile du frêne au Canada : comment sauver nos frênes

Tree Canada

L’agrile du frêne (AF) a ravagé des millions de frênes en Amérique du Nord. Au Canada, l’AF s’est propagé d’un océan à l’autre et a touché des arbres dans des localités de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, du Québec, de l’Ontario, du Manitoba et de la Colombie-Britannique. 

Entomologistes et spécialistes de la foresterie urbaine ont imaginé des stratégies pour lutter contre ces insectes ravageurs, mais nombre d’entre nous s’interrogent sur la manière dont nous pouvons agir pour empêcher leur propagation au-delà d’une zone de quarantaine. Voici quelques conseils. 

Conseil no°1 : Apprenez à reconnaître les frênes!

De nombreuses municipalités où l’AF n’a pas encore été détecté encouragent la population à se manifester si elle remarque un frêne qui semble endommagé ou mourant. 

Mais pour cela, encore faut-il savoir à quoi ressemble un frêne! Les frênes indigènes du Canada sont des arbres à feuilles caduques. Ceux qu’on trouve dans nos villes se déclinent en différentes espèces, y compris le frêne blanc, le frêne noir et le frêne vert. De taille moyenne à grande, ces arbres ont généralement une écorce légèrement sillonnée et de grandes feuilles composées (5 à 9 folioles). 

Conseil no°2 : Apprenez à repérer les signes et les symptômes

Les nouvelles infestations d’AF sont malheureusement difficiles à détecter et généralement, lorsqu’on observe des signes (dommages physiques) et des symptômes (réaction de l’arbre à l’attaque), l’arbre peut être déjà largement infesté. 

Les signes communs comprennent : 

  • des galeries larvaires en forme de « S »; 
  • des trous de sortie d’adultes en forme de « D »; 
  • des dommages d’alimentation sur les feuilles; 
  • la présence de pics. 

Parmi les symptômes communs, on peut citer : 

  • des branches mortes; 
  • des fissures verticales sur l’écorce; 
  • une forte production de graines; 
  • un dépérissement de la cime; 
  • un jaunissement prématuré du feuillage; 
  • des pousses adventives sur la tige principale ou les principales branches de la canopée. 

Il est très important de détecter la présence de l’AF au plus tôt. Si vous remarquez l’un de ces signes ou symptômes, contactez immédiatement votre municipalité. Ces insectes se répandent très rapidement et les traitements chimiques ne peuvent être utilisés que sur les arbres qui présentent un dépérissement de 30 % ou moins de leur canopée. 

Conseil no°3 : Ne déplacez pas de bois de chauffage

Déplacer du bois de chauffage d’une zone infestée par l’AF réglementée à une zone non infestée est passible d’une amende. On estime que cette simple action a été le principal vecteur de la propagation fulgurante de l’AF à travers le Canada. 

Si vous ne savez pas si vous vous trouvez dans une zone de quarantaine, nous vous recommandons de privilégier la prudence : achetez du bois de chauffage localement et ne le déplacez pas.

Conseil no°4 : Participez à la lutte

Un moyen simple de prévenir la propagation est de rester au fait des actions de votre collectivité. 

Les municipalités qui ont réussi à sauver les frênes restants ont souvent une stratégie formelle de lutte contre l’AF. Renseignez-vous pour savoir si c’est le cas de votre localité. Sinon, communiquez avec votre conseil municipal ou le service local de gestion des parcs pour demander la mise en place d’un plan proactif visant à surveiller, traiter et remplacer les frênes touchés par l’AF. Insistez sur l’importance de cette question pour vous et sur le fait que les investissements dans la foresterie urbaine sont indispensables à la résilience climatique et à des collectivités saines. 

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