L’Atlantic Urban Forestry Collective: Aperçu des programmes de foresterie urbaine à Charlottetown, Î.-P.-É.

Tree Canada

Par Heather Fraser, Représentante de la région atlantique du RCFU

La ville de Charlottetown, Î.-P.-É., sous la supervision de Mme Beth Hoar, agente de protection de la nature dans les forêts-parcs et arboriste agréée de l’ISA, n’a pas chômé ces dernières années avec la réalisation d’un inventaire des arbres de rue en 2015 et l’utilisation des données recueillies comme un outil proactif pour gérer le programme d’action sur les arbres de rue.

Le programme i-Tree Eco a échantillonné les stocks d’arbres dans les zones boisées et les zones naturelles ainsi que dans des parcelles choisies au hasard dans des boisés, des zones riveraines et des haies un peu partout à Charlottetown. De l’information a été recueillie sur chaque arbre dans ces parcelles. Cette information comprenait la composition des essences, l’emplacement, le nombre d’arbres, la hauteur des arbres, la densité et l’étendue du couvert, la structure de la forêt, la santé globale, l’entretien requis, les services publics aériens, le droit de propriété et des commentaires. Ces renseignements ont permis d’établir un calendrier d’entretien efficace et efficient pour l’élagage, l’enlèvement et l’arrosage des arbres, en plus d’aider à élaborer des stratégies de gestion des espèces envahissantes, à surveiller les maladies et insectes ravageurs et à mettre sur pied des politiques de protection des arbres. Avec ce programme, nous pouvons répondre à des questions sur les essences d’arbres : Où sont les arbres indigènes? Avons-nous des essences d’arbres envahissantes; quelles sont-elles et où sont-elles? Combien d’essences d’arbres différentes avons-nous dans la collectivité? Y a-t-il des essences que nous avons en trop grand nombre? Quel est le pourcentage maximal que nous devrions avoir dans la population d’arbres de rue? Combien d’arbres sont du même âge? Quels arbres sont vulnérables à l’infestation d’insectes qui ravagent le bois?

Charlottetown a obtenu des réponses à toutes ces questions et a été en mesure de prendre des décisions de gestion. La ville a réalisé, entre autres, qu’elle devait cesser de planter des érables de Norvège (érables planes) car ils sont une essence envahissante. La ville ne plantait plus cette essence dans les parcs et les rues depuis quelques années car elle possédait déjà cette information mais l’inventaire des arbres de rue a permis de la confirmer. Les questions indiquées ci-haut et bien d’autres sont importantes pour mieux connaître les populations d’arbres dans la collectivité.

L’inventaire a été effectué pour mieux comprendre la forêt urbaine dans son ensemble afin de permettre une évaluation se fondant sur des données concrètes, l’élaboration de plans proactifs, des opérations efficientes et la promotion des forêts urbaines. L’inventaire a identifié les espèces indigènes, les espèces envahissantes, la variété, l’âge et la répartition des essences, les emplacements avec le système GPS ainsi que les sites vacants où des arbres pourraient être plantés. Des données sont maintenant recueillies sur une base permanente; les activités sont suivies, comme l’élagage, et des calendriers d’élagage cyclique sont dressés; les espaces de plantation sont identifiés, etc. On peut surveiller ce qui mérite plus d’attention; déceler les problèmes à leur début; être proactif; gérer les arbres qui posent des risques; assurer une plus grande sécurité – des points qui ont tous besoin d’être traités en foresterie.

Objectifs : Améliorer la santé forestière; accroître la biodiversité; promouvoir la succession forestière; réduire la fragmentation des forêts; élaguer en visant une structure des arbres plus saine; enlever les espèces envahissantes; protéger/aménager des habitats; améliorer l’aspect esthétique des parcs et des terrains boisés; éduquer et renseigner le public sur la nature; offrir au public des possibilités de participer.

Charlottetown termine également la deuxième année d’un programme de lutte agressive contre la maladie hollandaise de l’orme. Moins de 45 % des ormes de la ville (privés et publics) sont encore là et certains sont très gros et impressionnants. L’inventaire comprend un programme annuel de surveillance continue qui est proactif, permet de déceler les problèmes sans tarder, favorise la planification et l’établissement de budgets tout en aidant à réduire la propagation de cette maladie dans la collectivité.

La clé d’un programme réussi de gestion de la maladie hollandaise de l’orme à Charlottetown est l’assainissement. S’il n’y a pas des activités appropriées d’assainissement (enlèvement et destruction de tous les arbres infectés en temps opportun), toutes les autres activités de gestion échoueront. Le meilleur moment de l’année pour gérer les ormes est en hiver lorsque les scolytes de l’orme sont en hibernation. D’autres étapes cruciales du processus de gestion comprennent la surveillance, la plantation d’arbres, la communication, l’éducation et la participation communautaire. Lors de la gestion de la lutte contre la maladie hollandaise de l’orme et des efforts déployés pour sauver les arbres en santé, il est très important de gérer également les ormes qui sont situés sur des propriétés privées. La maladie hollandaise de l’orme a été observée pour la première fois sur l’Î.‑P.-É. à la fin des années 1970 et Charlottetown lutte contre cette maladie depuis 1996, tout comme plusieurs autres municipalités du Canada atlantique.

Voici des statistiques sur le plan de gestion de la maladie hollandaise de l’orme (arbres privés et publics) :

  • Inventaire des ormes en 2014-2015 – total de 790 ormes (privés et publics)
  • 2015 (printemps et automne) – 344 arbres infectés ont été enlevés
  • 2016 (automne) – 96 arbres infectés seront enlevés
  • Ormes en santé restants – 355 (214 privés, 141 publics) = environ 45 %

Autres ravageurs de la forêt urbaine qui sont présentement surveillés

  • Agrile du frêne (qui tue les frênes) – Charlottetown a 314 frênes dans son inventaire d’arbres de rue; le fait de savoir où ils se trouvent et de pouvoir les surveiller est essentiel pour assurer leur survie
  • On trouve l’agrile du frêne en Ontario et au Québec
  • L’agrile du frêne pourrait facilement être amené à l’Î.‑P.-É. dans des produits du bois ou du bois de chauffage
  • Spongieuse – On la trouve dans la région du Grand Charlottetown et de Summerside
  • Scarabée japonais – On le trouve de Cornwall à Charlottetown (il se propage)
  • Scolyte de l’orme – C’est un vecteur de la maladie hollandaise de l’orme

Autres ravageurs des forêts dont nous sommes conscients mais qui n’ont pas encore envahi l’Î.‑P.-É.

  • Longicorne asiatique – Décelé deux fois en Ontario
  • Longicorne brun de l’épinette – On le trouve en Nouvelle-Écosse
  • Puceron lanigère de la pruche – On le trouve dans les états de l’Est le long de la frontière canadienne et en Ontario
  • Grand hylésine des pins – On le trouve au Maine, au Québec, en Ontario et, récemment, au Nouveau-Brunswick
  • Orcheste du hêtre – On le trouve en Nouvelle-Écosse
  • Fulgore tacheté – On le trouve en Pennsylvanie

Plusieurs insectes envahissants se propagent en voyageant sur du matériel d’emballage du bois, du bois de chauffage, des conteneurs de transport et du matériel de pépinière.

Entre 2014 et 2016, des activités continues de surveillance ont fait partie d’un programme de gestion d’arbres proactif pour aider à déceler les problèmes de ravageurs dès leur début (les coûts de lutte/gestion sont alors moindres). Ceci favorise également une planification plus efficace, un programme de surveillance ciblé, une réduction de la propagation de la maladie hollandaise de l’orme et la préservation des ormes en santé le plus longtemps possible. Les raisons qui sous-tendent les projets de remise en valeur des boisés urbains comprennent les préoccupations du public, les bienfaits environnementaux, les possibilités éducatives, la santé humaine et l’aspect esthétique (beauté, relaxation, calme), l’habitat de la faune urbaine, les possibilités récréatives et la fierté associée à de beaux parcs.

En 2016, nous avons étendu les terres boisées de la ville, réduit le nombre de sentiers et planté plusieurs espèces d’arbres, d’arbustes, de fleurs sauvages et de fougères indigènes. La ville a élaboré un programme de sensibilisation à la nature tout en créant un arboretum d’arbres et d’arbustes indigènes pour le public. Des activités de gestion des espèces envahissantes ont également été réalisées pour essayer de protéger Dead Man’s Pond tout en élaguant les arbres pour assurer leur structure et leur sécurité.

Arbres et arbustes indigènes plantés en 2016

  • Arbres de rue de grand calibre – 125
  • Parc Victoria – 163
  • Forêt de la Confédération – 98
  • Centre West Royalty – 162

Total = 548 arbres et arbustes indigènes ont été plantés entre 2012 et 2016
Charlottetown a 16 500 arbres et arbustes sur des propriétés publiques

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